Marie-Jo Lafontaine est née à Anvers en 1950. Après avoir commencé des études de droits, elle fait ses études à La Cambre-École nationale supérieure d’Architecture et des Arts Visuels de Bruxelles, ville où elle vit actuellement.

Son œuvre est d’abord constituée de sculptures textiles, puis au début des années 80, d’installations vidéo ou plus exactement de vidéo-sculptures dont elle est l’une des pionnières. Toutefois, son œuvre traverse également la photographie, le monochrome ou la création sonore… Marie-Jo Lafontaine est donc une exploratrice des images, de toutes les images (photographies, vidéos, installations), si bien qu’elle renouvelle aussi bien la part formelle que politique des arts visuels en y intégrant, toujours, le bouleversement des émotions.

Marie-Jo Lafontaine a dès lors exposé ses œuvres dans des musées et des galeries prestigieux du monde entier, obtenu des récompenses et des prix internationaux pour une œuvre qui se développe sur plus de trois décennies. Dès 1977, elle obtient en effet le Prix de la Jeune Peinture Belge pour des œuvres textiles monochromes, et, la même année, elle est la lauréate du Prix Wilhem Loth du Musée Mathildenhöhe de la ville de Darmstadt. Le Media Award de l’Union Européenne lui a été decerné en 1992 pour ses installations vidéo, et, en 1998 le European Photography Award en Grande Bretagne. Marie-Jo Lafontaine a aussi reçu une bourse du MIT de Boston en 1985, et, en 2008 en Chine, elle a été élue « artiste européenne de l’année ».

Ses œuvres explorent ainsi l’art du portrait ou la représentation du corps, l’espace urbain ou la relation entre l’image et le texte en y développant, pour cela, une puissance dramaturgique et un sens inouï de la couleur… Et Marie- Jo Lafontaine les a exposées au Musée d’Art Moderne, Centre Georges Pompidou, à Paris en 1981 ; à la Tate Gallery de Londres en 1985 et, en 1987 à la Documenta de Kassel , où une importante installation vidéo, Les Larmes d’Acier, a été présentée. En 1999, une rétrospective a été consacrée à son œuvre au Musée du Jeu de Paume de Paris, puis, dix ans plus tard en 2008-2009, au Botanique de Bruxelles, et bien d’autres encore …

Du point de vue des commandes artistiques, enfin, citons par exemple en 2002, le projet Lost Paradise au Glass Pavillon BMW à Munich, en Allemagne, et, en 2006, le projet I Love The World qui a été sélectionné par la ville de Francfort et un ensemble de banques pour l’ouverture officielle de la Coupe

du Monde de Football de la FIFA qui s’était déroulée la même année en Allemagne. Cette œuvre dans l’espace public était destinée à être projetée sur dix mille mètres carrés d’écrans répartis sur dix immeubles représentant le “ skyline ” de Francfort. En 2002, Marie-Jo Lafontaine a été lauréate du projet du concours pour le nouveau « Pier F « de l’aéroport de Stockhlom , et en 2012 du programme « Icons of Art Basel – Rolls-Royce Artist Talks »

L’œuvre de Marie Jo Lafontaine est d’une grande intensité plastique, esthétique et dramaturgique, réalisée avec constance et rigueur au fil des ans.

Alexandre Castant Essayiste & Critique d’Art